Dans un rapport destiné au ministère de l’Intérieur, les soldats du feu dénoncent une mauvaise gestion de la crise sanitaire de la part du gouvernement. La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France estime avoir été sous-mobilisée.
Sommaire
- “De la place dans la clinique d’en face”
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) dénonce une mauvaise gestion de l’épidémie du Covid-19 par le ministère de la Santé. Dans un rapport interne destiné au ministère de l’Intérieur et révélé samedi 4 juillet par
le Parisien1, la fédération des pompiers estime que le contexte aurait dû être l’occasion de mobiliser administrations et services de secours. Le document, qui “ne devait pas fuiter dans la presse” d’après Hugues Deregnaucourt, vice-président de la FNSPF, accuse notamment le ministère d’avoir piloté seul et d’avoir mis les 247 000 pompiers du pays de côté. La FNSPF estime que le ministère de l’Intérieur et les préfets ont été exclus du processus de décision. L’administration de la Santé a eu “le rôle de commandant de crise, alors que rien dans son organisation et sa culture ne le prédisposait à assurer ce rôle”. Dans le viseur également, les structures administratives du ministère de la Santé, les agences régionales de la Santé et le Samu. “De la place dans la clinique d’en face”Une situation qui a perturbé l’organisation des services de secours sur le terrain. “On a manqué de pragmatisme, de réalisme, de proximité et de confiance en ceux qui sont confrontés aux problématiques des gens au quotidien” regrette Grégory Allione, président de la FNSPF, dont les propos ont été rapportés par l’
AFP2. “On faisait remonter” la situation dans
les Ehpad “mais rien ne se passait” déplore Grégory Allione, précisant que les pompiers ont proposé d’évacuer des malades. La Fédération dénonce la saturation du numéro d’urgence 15 régulé par le Samu et réclame l’instauration de deux numéros, le 112 pour les urgences et le 116-117 afin de soulager les standards. Le document évoque aussi les évacuations de
patients en TGV ou en hélicoptère pour désengorger les hôpitaux, qualifiant ce procédé de “véritable esbroufe”, “car souvent il y avait de la place dans la clinique d’en face”.François Braun, Président de Samu-Urgences de France a dénoncé auprès de l’AFP les “fausses informations” du rapport, preuves de “la grande frustration” de la fédération. “Les gens ont réussi à joindre le Samu. On n’a pas perdu d’appels graves, et surtout on a permis de désengorger les urgences” a-t-il expliqué. Le ministère de la Santé, quant à lui, mentionne un “rapport clairement pas étayé” qui “ne reflète pas les actions” des professionnels mobilisés.Click Here: cheap all stars rugby jersey