En cas de risque infectieux particulier, il peut être préférable d’être protégé par une vaccination. Mais que faire lorsque l’on est enceinte ? Les indications doivent être pesées pour chaque vaccin en fonction des effets secondaires, du risque d’infection et de ses conséquences.
La plupart des vaccins semblent sans danger pour la femme enceinte.Pourtant, d’une manière générale, onpréfère éviter les vaccinations durant cettepériode. Le plus sage serait évidemment de maintenirles vaccinations recommandées à jour, et devérifier que l’on est bien protégé contre larubéole, si l’on n’a pas été vaccinédans l’enfance, avant d’envisager une grossesse. Mais parfois on anégligé ses rappels ou alors on est amenéà envisager une vaccination, en raison d’uneépidémie ou d’un voyage dans une régiond’endémie. Quels sont les points importants à retenir?Les vaccins contre-indiquésTous les vaccins à base de virus vivantsatténués sont contre-indiqués au cours de lagrossesse, en raison du risque théorique que le virustraverse le placenta et infecte le foetus. Sont concernésles vaccins contre la rougeole, la rubéole, les oreillons,la varicelle, la fièvre jaune, et le vaccinantipoliomyélitique par voie orale. Le BCG,réalisé à partir de bacilles vivantsatténués, est égalementdéconseillé. Cependant, pour aucun de ces vaccins lerisque foetal n’a été confirmé jusqu’àmaintenant.Test de grossesse pour la varicelle et la rubéoleLes cas de la rubéole et de la varicelle méritent uneattention particulière. Le risque d’atteinte foetaleassocié à ces infections au cours de la grossesse estbien connu. La vaccination contre la rubéole est doncrecommandée pour les femmes non immunisées et il ensera peut être bientôt de même pour lavaccination contre la varicelle. Toutefois ces vaccins ne doiventêtre réalisés, chez les femmes en âge deprocréer, que si l’absence de grossesse est confirméepar un test négatif et si ces femmes évitentd’être enceintes dans les deux mois suivant lavaccination.Que faire s’il s’avère que vous étiez malgrétout enceinte au moment de la vaccination ? Cetteéventualité ne doit pas inquiéteroutre-mesure. Le vaccin contre la rubéole estpratiqué depuis longtemps et les cas de vaccinationsréalisées chez des femmes enceintes n’indiquent pasde risque particulier pour le foetus. Les donnéesaméricaines n’ont montré aucun cas de malformationgrave sur près de 350 naissances. En ce qui concerne levaccin contre la varicelle, plus récent, un registre desgrossesses a été mis en place en 1995 aux Etats-Unis,qui n’a révélé aucun cas de varicellecongénitale. Une interruption de grossesse ne peut doncêtre conseillée en raison d’une vaccination, quellequ’elle soit, au cours de la grossesse. Dernier point trèsimportant : si les examens réaliséssystématiquement en début de grossesse ontmontré l’absence d’immunité contre la rubéole,il est impératif de se faire vacciner aprèsl’accouchement, pour être protégée lors desgrossesses ultérieures. La vaccination n’est pascontre-indiquée pour les femmes allaitant.Concernant le vaccin contre la fièvre jaune, ou vaccinanti-amarile, la question de la vaccination se pose uniquement pourles femmes devant voyager en zone d’endémie. Le plus sageest, évidemment, d’éviter d’aller dans desrégions où les risques d’infections graves sontélevés. Toutefois, si le voyage ne peut êtrerepoussé, le vaccin doit être pratiqué. Lesdonnées recueillies jusqu’à maintenant n’ont pasmontré de risque pour le foetus.Attention aux réactions fébrilesD’autres vaccins n’entraînent aucun risque d’infectionfoetale, car ils sont réalisés à base de virusou de bactéries tués ou inactivés, ou defractions antigéniques, mais sont néanmoinsdéconseillés aux femmes enceintes car ils sont maltolérés et peuvent provoquer des fausses-couches.C’est le cas des vaccins anticoquelucheux, qui peuvententraîner des réactions fébriles importantes,et antidiphtérique.Certaines vaccinations peuvent être envisagées enfonction du contexte épidémique. Ainsi les vaccinscontre la typhoïde, le choléra les hépatites Aet B, les méningocoques A et C pourront êtreconseillés en cas de voyage en zone d’endémie. Levaccin antipoliomyélitique injectable peut, lui aussiêtre réalisé chez la femme enceinte, demême que le vaccin antitétanique. En revanche lesérum antitétanique est contre-indiqué.Le cas de la grippeLa vaccination antigrippale pourrait avoir un intérêtparticulier pour la femme enceinte, en raison de lafréquence de l’infection et de sa gravitépotentielle. Aux Etats-Unis, elle est recommandée aux femmesenceintes au deuxième ou troisième trimestre degrossesse, en raison du risque de fausse-couche que peut fairecourir l’infection. La survenue d’une épidémie gravepourrait justifier d’appliquer cette recommandation en France.Reste quelques éventualités rares. Ainsi, lavaccination contre le pneumocoque est justifiée en casd’ablation de la rate après un accident, étantdonné le risque élevé d’infection. Demême, compte tenu de l’extrême gravité de lamaladie, le vaccin contre la rage doit être employé siune morsure par un animal enragé est suspectée. Maiscette éventualité est exceptionnelle en France.Dr Chantal GuéniotClick Here: COLLINGWOOD MAGPIES 2019