Porter des lunettes quand la vue décline tombe sous le sens. Mais porter un appareil face à une perte d’audition est loin d’être un réflexe. Pourtant, il existe des solutions performantes, discrètes et même fashion. Ces nouvelles technologies permettent de rompre l’isolement et de profiter pleinement de la vie.
On comprend aisément que l’oeil perd de son acuité avec l’âge, mais on a tendance à ignorer que l’oreille se fait moins fine au fil des ans. Pourtant, ces deux phénomènes sont aussi inéluctables l’un que l’autre. Alors pourquoi trouve-t-on naturel de s’équiper de lunettes et non d’appareils auditifs ?
Quand l’oreille vieillit, l’audition en pâtit…
Attention, nous sommes tous des presbyacousiques en puissance ! Personne n’y échappe, la baisse de l’audition débute chez le jeune adulte, qui, peu à peu, perd la capacité d’entendre les fréquences les plus aiguës. On parle de presbyacousie un peu plus tard, lorsque la perte devient tangible et gênante.
Derrière le terme « presbyacousie » se cache l’altération des facultés auditives, au fil des ans. Cette atteinte se traduit au niveau de la cochlée, et plus précisément dans l’organe de Corti. Situé tout au long du canal cochléaire, cet organe est composé de cellules sensorielles appelées cellules ciliées, qui baignent dans le liquide recelé par la membrane. Ce sont ces petites algues qui, en ondulant sous l’effet des vibrations sonores, transforment les sons en phénomènes électriques transmis au cerveau par le nerf auditif.
Mais les traumatismes sonores, les molécules ototoxiques (principalement des médicaments nocifs pour l’audition) et le vieillissement de l’organisme contribuent à la destruction de ces cellules. Ainsi, la perte auditive n’est pas uniquement un problème de seniors. Et contrairement aux oiseaux, les hommes n’ont pas la faculté de régénérer leurs cellules ciliées après la naissance : ce qui est perdu le demeure et la surdité s’installe de manière irréversible.
Perte d’audition, perte de qualité de vie
Alors que l’on trouve insupportable la perte de vision qui rend la lecture difficile, la perte de l’audition qui nous prive de la conversation de nos proches, du chant des oiseaux ou de notre musique préférée reste trop souvent dédaignée ou ignorée. Pourtant, c’est bien l’ouïe qui nous relie au monde, nous alerte et nous protège du danger et constitue une source d’émotion et de plaisir, qu’il s’agisse de mots d’amour ou de magnifiques symphonies.
Quand l’audition baisse, notre cerveau se voit privé d’une grande quantité d’informations. Il perd ainsi l’habitude de les traiter et devient moins performant. Rappelons-le, le cerveau ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Ainsi, la perte auditive contribue indirectement au vieillissement cérébral, en plus d’un isolement social, un repli sur soi, une absence de communication et un refus de participer aux activités sociales ou familiales. Les liens entre la presbyacousie et la dépression, les accidents du travail ou les accidents domestiques ont ainsi été évoqués par la Direction générale de la santé dès 2003.
Mais comment déceler les premiers symptômes de cette perte auditive ? C’est tout d’abord le besoin d’augmenter le volume sonore pour atteindre le seuil de perception auditive, de faire répéter pour comprendre les conversations, la difficulté à faire le tri entre les informations sonores utiles et le reste, une intolérance à certains sons forts… Face à ces symptômes, il est plus que temps d’aller voir un ORL pour faire un bilan et s’équiper si nécessaire.
Appareillage : stop aux préjugés !
Le premier pas consiste à consulter un oto-rhino-laryngologiste plus simplement appelée ORL. Ce professionnel de santé va effectuer un bilan auditif et rechercher les causes possibles de la malaudition. C’est lui qui va, à la lumière de ses résultats, prescrire une aide auditive et diriger le patient vers un audioprothésiste. Ce dernier devra trouver la solution auditive la mieux adaptée au problème auditif mais aussi au mode de vie de chacun. Pour cela, le patient ne doit pas hésiter à parler de ses difficultés, ses besoins, ses conditions de vie, ses contraintes budgétaires… car de cette information dépendra la qualité de ses conseils et du choix de son aide auditive. L’audioprothésiste est ainsi à la fois un informaticien, un acousticien et un psychologue. De son côté, le patient devra porter son appareil aussi souvent que possible (idéalement toute la journée et dans toutes les situations) et retourner chez l’audioprothésiste s’il n’est pas satisfait.
Les aides auditives souffrent encore de la mauvaise réputation des premières générations d’appareils. Pourtant, force est de constater aujourd’hui que les solutions auditives proposées sont de plus en plus performantes : le son est ainsi traité sur 16 à 18 canaux d’amplification différents contre deux seulement il y a 10 ans, des logiciels de réglage performants peuvent analyser en temps réel la situation sonore, traiter les sons et retenir vos paramètres pour apprendre à être toujours plus performants. Enfin, comme on l’a vécu il y a des années avec les lunettes, les prothèses auditives vivent aussi une petite révolution esthétique. Fini les affreuses bananes que l’on peinait à cacher derrière l’oreille, les nouveaux appareils sont très discrets et carrément fashion. Certains modèles proposent même de changer de couleur selon vos humeurs et votre style.
Alors ne laissez plus la perte auditive vous isoler et profitez pleinement de la vie, en allant consulter si vous en sentez le besoin.
Luc BlanchotClick Here: camiseta river plate