Chaque semaine, à partir du 6 septembre, en deuxième partie de soirée, le nouveau magazine “Réunion de famille“ reçoit une famille en rupture. Trois générations de familles ne parviennent plus à s’entendre, elles tentent de rétablir le dialogue sur le plateau de Jean-Luc Delarue. Une émission qui a pour but d’éclairer les téléspectateurs dans leur propre vie. Pour son retour à l’antenne, l’animateur nous accorde une interview et nous dit pourquoi ce projet lui tient particulièrement à coeur.
Doctissimo : Quel est le principe du nouveau magazine “Réunion de Famille“ ? Jean-Luc Delarue : Nous découvrons une famille en rupture. Dans un premier temps, chacun livre sa version en tête-à-tête du problème. Puis chaque membre de la famille rencontre d’autres invités qui ont connu et surmonté les mêmes difficultés. Cette remise en question est le premier pas vers la réconciliation. En fin d’émission, tous les membres de la famille se retrouvent autour d’une table pour une ultime réunion de famille, pour faire le point sur les conseils reçus, faire son autocritique et poser des actes concrets. C’est l’occasion de ne plus laisser la place aux non-dits, aux secrets de famille qui peuvent empoisonner le quotidien et de prendre un nouveau départ. Pour prendre de leurs nouvelles et savoir si le dialogue est rétabli, je me déplace chez eux quelques semaines plus tard. A travers ce “feuilleton des familles“, les téléspectateurs découvriront si la famille en question a trouvé des solutions à ses problèmes. Et quand on voit une famille avancer, ça a un pouvoir stimulant pour sa propre vie. Doctissimo : Pourquoi avoir privilégié l’entraide par des personnes ayant vécu les mêmes expériences ? Jean-Luc Delarue : Au lieu d’une relation patient-thérapeute “verticale“ et tarifée ou d’une expertise laissée à des spécialistes, nous avons voulu privilégier l’expérience et le vécu. Cette entraide par les personnes qui ont vécu la même expérience est plus concrète, même si elle est parfois plus crue (on ne tourne pas autour du pot). C’est aussi ce qui se passe sur les forums de Doctissimo qui offrent aujourd’hui un formidable exemple d’entraide et de soutien collectifs. Doctissimo : Quelles sont les familles que vous avez reçues ?
Jean-Luc Delarue : Dans la première émission, je reçois la famille Valet, dont le fils aîné Damien a quitté la maison pour se réfugier chez sa grand-mère après une dispute avec sa mère. Les deux ne communiquent plus et le père ne trouve pas sa place. Damien a loupé son bac et la grand-mère ne sait plus comment recoller les morceaux.Dans la seconde émission, je reçois une famille dont l’adolescente tombe enceinte alors que sa mère vient d’accoucher d’un enfant mort-né. Alors qu’elle s’apprêtait à redevenir mère, elle devient grand-mère après ce terrible drame. Doctissimo : N’avez-vous pas peur d’être taxé de voyeurisme ? Jean-Luc Delarue : Mon idée n’est pas de faire dans la surenchère. Dans mon émission, il n’y a pas de cri, pas de portes qui claquent, pas de grand frère qui apporte la bonne parole ou de coach qui vient dire ce qu’il faut faire… L’idée est de privilégier l’entraide d’égal à égal (notamment grâce au soutien des groupes de paroles), de suivre la démarche pour rétablir le dialogue (de l’autocritique à l’ouverture à l’autre) et d’avoir le courage d’aborder les non-dits et autres secrets de famille qui peuvent empoisonner la vie. Autant de thèmes qui me sont chers et qui s’appuient sur mon expérience personnelle. Doctissimo : En quoi votre parcours a-t-il influé sur la genèse de ce projet ? Jean-Luc Delarue : A travers le chemin parcouru dans mon rétablissement, j’ai pu mesurer l’importance de l’apport des groupes d’entraide, les échanges d’expérience. Ca m’a considérablement aidé à comprendre d’où venaient mes problèmes. J’ai pu noter les points communs des personnes qui basculent dans les dépendances : une hypersensibilité, un certain manque de mesure et un problème viscéral de fragilité parentale. Et quand on a les trois… Lorsque j’ai écrit ce projet j’avais écrit “faille“ au lieu de “famille“…Doctissimo : Où en êtes-vous dans votre rétablissement personnel ? Jean-luc Delarue : J’ai eu un souci d’abus d’alcool et de prise d’autres drogues interdites qui m’ont fait déraper. Aujourd’hui, je suis heureux d’en être sorti (j’ai même arrêté de fumer) et j’essaie à mon échelle de faire part de mon expérience sur les dangers des drogues et substances psychoactives. Un danger souligné par les décès récents de célébrités comme Amy Whinehouse, Pierre Quinon ou de Marc Rioufol, dont le roman “Tox, comment je suis mort puis ressuscité“ m’avait bouleversé. Je continue ainsi d’organiser des débats et de sensibiliser dans les lycées. Je reprends les conférences à partir de la mi-octobre dans la région parisienne puis dans le sud-est du pays : deux régions dans lesquelles je ne suis pas encore intervenu.
Doctissimo : Que pensez-vous de la prise en charge des addictions et sur la répression de l’usage ?
Jean-Luc Delarue : Pour les substances illicites, la distinction de drogues douces ou dures est-elle encore pertinente lorsqu’on voit par exemple que le taux de THC (principe actif du cannabis) est aujourd’hui sept à dix fois plus important que la fumette de nos parents dans les années 70 et 80 ? Concernant l’alcool et les médicaments psychoactifs, on peut craindre que le poids des lobbys limite la lutte contre ces addictions. La répression des trafiquants de drogue doit rester une priorité, néanmoins les victimes des drogues ont avant tout besoin de soins et non de répression, la plupart ne sont dangereux que pour eux-mêmes.Propos recueillis par David Bême, le 30 août 2011Photos : France TélévisionClick Here: cheap INTERNATIONAL jersey