Un questionnaire élaboré par le Green (groupe de réflexion et d’évaluation de l’environnement du nouveau-né) a permis d’évaluer pour la première fois le ressenti des parents dont l’enfant a été hospitalisé à la naissance dans un service de médecine néonatale. Comment ont-ils vécu cette épreuve? Comment ont-ils perçu la relation avec les soignants? Y-a-t-il des choses à améliorer dans les soins prodigués aux nouveau-nés? Les réponses.
Plus de la moitié des parents d'enfants hospitalisés à la naissance ont eu peur de leur prodiguer des soins pour la première fois.
Entre février et août 2014, le Green, commission de la Société française de néonatologie (SFN), a lancé une grande enquête auprès de 1 500 parents d’enfants hospitalisés à la naissance dans 262 services de néonatologie en France. L’âge gestationnel moyen des enfants était de 32
semaines d’aménorrhées (SA) et le poids moyen était de 1 600 grammes. Elaboré en collaboration avec des membres des associations SOS Préma et le Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane), le questionnaire était centré sur la prise en charge des parents, les
soins prodigués aux nouveau-nés et la relation parents/soignants.Les explications des soignants ne sont pas toujours compréhensiblesParmi les répondants (98 % étaient des mères), 80 % des parents interrogés considèrent que leur relation avec les soignants est basée sur la confiance et la disponibilité. Si 85 % des parents ont pu échanger avec un soignant dans les premières 24h et avec un médecin dans 61 % des cas, les explications données par le personnel soignant ont semblé difficilement compréhensibles à 15 % des personnes.Autre problème soulevé par cette enquête, le manque d’effectif pour écouter, renseigner et rassurer les parents dans les services de néonatalité. Entre 26 et 37 % des personnes interrogées selon les services, n’osent pas parler ouvertement à l’équipe soignante et se sentent seuls dans cet univers qui les intimide et les stresse. Aussi, en néonatalogie et en unité
kangourou (la mère et l’enfant sont hospitalisés dans la même chambre), un quart des parents regrettent qu’on ne leur ait ni présenté, ni indiqué de psychologue.La méthode du peau à peau pourrait être amélioréeConcernant la première participation des parents aux soins prodigués à leur enfant en néonatologie, les deux tiers d’entre eux ont décrit des sentiments négatifs et 56 % ont évoqué un sentiment de
stress, de peur et une sensation de maladresse. A la question sur le peau à peau (qui consiste à poser le bébé contre le ventre de sa mère ou sur le torse du père), les parents considèrent que cette méthode douce et efficace pour une première connexion parent/enfant pourrait être améliorée. Parmi les réponses les plus fréquentes, les parents évoquent notamment l’environnement (lumière douce, peu de bruit, position confortable…) et l’intimité comme conditions indispensables pour profiter pleinement du peau à peau.Les résultats de cette étude vont permettre à la SFN, SOS Préma et au Ciane de formuler de nouvelles propositions d’amélioration des services de néonatologie en accord avec les attentes des parents.Annabelle IglesiasSource : Enquête menée par le Green de février à août 2014, auprès de 1 500 parents d’enfants hospitalisés à la naissance (
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