Le séquençage du génome entier de 560 tumeurs du sein réalisé par un consortium international révèle que les tumeurs du sein présentent des mutations sur une centaine de gènes différents. Une avancée qui ouvre la voie à de nouveaux traitements.
Un consortium international a identifié la quasi-totalité des mutations à l'origine du cancer du sein, en effectuant le séquençage de 560 tumeurs.
Des chercheurs du Consortium international de génomique du cancer viennent de publier dans la revue Nature leurs premiers travaux de séquençage du génome entier de 560 cancers du sein. Il s’agit du plus grand nombre d’échantillons de cancers ayant été séquencés entièrement. Ces connaissances ont permis d’établir un catalogue des altérations génétiques suspectées d’être à l’origine du développement tumoral.Un consortium international mobilisé pour analyser le génome des tumeursCréé en 2008 dans le but de rassembler des chercheurs du monde entier pour analyser 50 types ou sous-types de tumeurs malignes, le Consortium international de génomique du cancer (ICGC) organise ses travaux en répartissant les chercheurs par organe. Depuis sa création, l’Institut national du cancer assure la coordination du programme et du financement en France pour un montant de 8 millions d’euros. Les premiers résultats de cet engagement qui a pour but de faire avancer la
médecine personnalisée dans le traitement du
cancer ont été possibles grâce à la participation de femmes recrutées dans le cadre des essais PHARE (Protocole
Herceptin® Adjuvant Réduisant l’Exposition dont l’objectif était d’optimiser la durée du traitement adjuvant du cancer du sein HER 2+ par
trastuzumab) et SIGNAL (étude d’identification de déterminants génétiques de résistance/sensibilité et/ou de toxicité aux traitements en situation adjuvante et de déterminants génétiques prédisposant au
cancer du sein). Ces deux études ont été promues par l’Institut National du Cancer.Un séquençage complet et de multiples altérations génomiquesJusqu’alors, seules les séquences d’
ADN codant pour une protéine (exomes) ont été étudiées dans le cancer du sein. Ces séquences ne représentent qu’un petit pourcentage de l’ensemble du
génome, alors que d’autres altérations à plus grande échelle ou touchant les régions non-codantes peuvent agir sur la formation d’un cancer et être détectées par le séquençage du génome complet.Ce travail consistant à séquencer le génome complet de l’ADN de 560 tumeurs du sein et des échantillons de sang correspondants ont permis de mettre en évidence plusieurs types d’altérations comme des délétions et des insertions d’un ou plusieurs
nucléotides ou de grands réarrangements du génome (par exemple, un morceau entier d’un
chromosome se déplaçant ailleurs au sein du même chromosome ou sur un autre différent). Selon l’Institut national du cancer, la mise en évidence de ces altérations montrent que “les tumeurs du sein ont un génome très profondément remanié et présentent une extraordinaire diversité d’altérations génomiques à toutes les échelles“.Un répertoire presque complet et 5 nouveaux oncogènes identifiésL’étude du séquençage génomique de ces 560 cancers du sein a permis aux chercheurs d’établir un catalogue de 1600 altérations pouvant être à l’origine du développement tumoral. Ces altérations portent sur 93
gènes différents et la quasi-totalité des tumeurs (95 %) présente au moins une de ces altérations. Les chercheurs soulignent par ailleurs que parmi les 93 gènes porteurs d’altérations, 10 sont altérés de façon récurrente puisqu’ils sont mutés dans 62 % des tumeurs.En analysant plus finement ces résultats, les chercheurs retrouvent cinq nouveaux gènes impliqués dans l’oncogenèse des cancers du sein. “Ces résultats permettent d’établir un catalogue exhaustif de ces altérations ; l’écrasante majorité des gènes contenant des
mutations est maintenant connue” souligne l’Institut national du cancer.Améliorer les outils diagnostiques et les traitements personnalisésLes auteurs remarquent que le génome tumoral de certaines des patientes étudiées présentait des signatures génomiques semblables à celui des patientes porteuses de la
mutation BRCA1/2. Même si pour l’heure, la cause exacte de la mutation BRCA2 reste inconnue, les chercheurs suggèrent que ces profils génomiques pourraient devenir des outils diagnostiques plus performants pour orienter les patientes vers des traitements utilisés chez les patientes présentant des mutations BRCA1/2, comme les inhibiteurs de PARP ou les sels de platine. Les données de l’ICGC sont disponibles pour la communauté scientifique et le public peut retrouver plus d’information sur ces recherches sur le site
http://www.e-cancer.fr/Click Here: Cheap FIJI Rugby Jersey