Laurent Thines, neurochirurgien et chef de service au CHRU de Besançon, a lancé une pétition, dans la nuit de jeudi à vendredi, appelant ses confrères à dénoncer l’utilisation d’armes sub-létales par les forces de l’ordre dans les manifestations et leurs dommages humains. Sur Change.org, la pétition cumule à ce jour 77 822 signatures.
Sommaire
- Des armes qui provoquent des “lésions de guerre”
- Le cas de Fiona : étudiante touchée à l’œil
- Le respect du droit de manifester
A deux jours d’un acte XII du mouvement des gilets jaunes, Laurent Thines, neurochirurgien, demande l’arrêt de l’utilisation des lanceurs de balle de défense (flash-ball, LBD40) et grenades (lacrymogène ou grenades de désencerclement).Des armes qui provoquent des “lésions de guerre”Dans cette
pétition dont il est à l’initiative, le médecin estime que “90 blessés graves parmi les manifestations (récentes) sont en relation avec le mésusage de ces armes (personnels non formés, non-respect du règlement ou des conditions d’utilisation, ciblage volontaire de l’extrémité cervico-céphalique)”. Au micro d’
Europe 1, il s’est exprimé, sur les lésions qu’il a lui-même constaté : “j’ai vu des images de scanner avec des gens qui avaient des crânes fracassés, qui ont des hématomes intracrâniens, des hémorragies cérébrales, des paralysies…”. Interrogé par
France 3 région, il parle même de “lésions de guerre” provoquées par ces armes.
Le cas de Fiona : étudiante touchée à l’œilLaurent Thines s’offusque de voir que des très jeunes ou des personnes âgées sont la cible de ces armes alors qu’ils exercent “leur droit à manifester”. Le neurochirurgien insiste sur le nombre important de jeunes blessés qui “ont été mutilés alors qu’ils ne représentaient aucune menace pour les forces de l’ordre”. Dans la pétition, il donne l’exemple d’une étudiante picarde de 20 ans, Fiona qui a été touchée à l’œil gauche par un projectile de LBD40 à une “vitesse du projectile 90m/sec (324 km/h) et une force d’impact 200 joules (parpaing de 25 kg lâché sur un visage d’une hauteur de 1m)”.Le respect du droit de manifesterC’est aussi “une manifestation de citoyens qui ne peuvent plus tolérer que dans le pays des droits de l’Homme on utilise des armes de destruction”, déclare-t-il à propos du mouvement des gilets jaunes sur Europe 1. Lucide face à la difficulté des policiers à gérer le maintien de l’ordre, Laurent Thines estime qu’”ils sont pris entre le marteau et l’enclume avec d’une part, leur ministère qui leur donne des ordres, et d’autre part, des manifestants qui sont là pour défendre leurs revendications. Je pense que la solution à ce problème n’est pas de taper les gens ou de tuer les gens avec des armes à feu mais de trouver une solution politique à la situation”. Face à cette dangerosité, le gouvernement a équipé les policiers de caméras-piétons afin de déterminer le contexte de l’utilisation de ces armes. Selon une étude publiée en 2017 dans le
British Medical Journal Open qui s’appuie sur une collecte d’études internationale de 1984 cas de blessures causés par ce type d’arme, 50 personnes (3%) sont décédées des suites de leurs blessures et 300 (15%) sont en état d’invalidité permanente. Le 17 janvier dernier, le Défenseur des droits Jacques Toubon a réitéré son appel à ne plus utiliser ce type d’armes, un an après avoir déjà rendu
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