En juin dernier, une femme de 60 ans a succombé à une crise cardiaque quelques jours après avoir appelé le Samu de Mulhouse qui n’a pas envoyé d’ambulance au domicile de la victime. Le parquet vient d’ouvrir une enquête pour non-assistance en personne en danger.
Sommaire
- Négligence de la part du Samu ?
- Crise des urgences : “Nous n’avons pas les moyens d’assurer la sécurité de la population”
Le samedi 28 septembre, le parquet de Mulhouse a annoncé l’ouverture d’une enquête pour non-assistance à personne en danger contre le groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud Alsace ainsi que le médecin régulateur du Samu, après qu’un femme soit décédée d’une
crise cardiaque chez elle en juin dernier malgré l’appel passé aux
urgences.Négligence de la part du Samu ?Le 3 juin 2019, Marie-Line Descloix se plaignait de douleurs à la poitrine et au bras, poussant son employeuse à contacter le 15. “Elle disait ne pas réussir à respirer correctement”, explique au Monde la directrice de l’agence d’intérim où la victime travaillait. Toutefois, aucune ambulance ne s’est déplacée. Dix jours plus tard, la femme, qui vivait seule, a été retrouvée morte dans son lit par l’un de ses voisins, alerté par l’odeur. L’autopsie a confirmé le décès par arrêt cardiaque.La négligence du Samu à l’égard de l’état de la sexagénaire peut-elle être tenue responsable de cette mort ? Contacté par RTL, le président de Samu-Urgences de France François Braun assure que “les procédures de régulation médicales ont été respectées” : “l’appel a été pris en compte et a duré de longues minutes”, suite à quoi “la femme de 60 ans a accepté la proposition du régulateur”, “ce qui aurait acté le non-envoi du Smur”, précise le média. L’enquête s’appuiera sur l’enregistrement de la conversation téléphonique pour détecter d’éventuelles failles dans la prise en charge.Crise des urgences : “Nous n’avons pas les moyens d’assurer la sécurité de la population”Une affaire qui n’est pas sans rappeler celle de
Naomi Musenga, décédée en 2017 d’une intoxication au paracétamol après avoir appelé le Samu de Strasbourg qui s’était moqué de son état. Dans un contexte de
crise des urgences, les syndicats dénoncent de leur côté le manque d’effectifs : “Les conditions de travail, aujourd’hui, font que nous n’avons pas les moyens d’assurer la sécurité de la population“, explique le porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France Christophe Prudhomme à Franceinfo.