Après la mort de Jean-Luc Delarue à l’âge de 48 ans dans la nuit de jeudi à vendredi, des suites d’un cancer de l’estomac et du péritoine, les hommages à l’homme de télévision se succèdent de la part de ses collègues, amis, proches (Bruce Toussaint, Michel Denisot, Benjamin Castaldi, Aurélie Filippetti…). France 2 lui consacre d’ailleurs une émission spéciale mardi 28 août à 22h30.
Entre Jean-Luc Delarue et France 2, l’histoire d’amour et de télévision durait depuis près de 20 ans avec des émissions phares comme Ca se discute, Déjà dimanche, Jour après jour, Toute une histoire ou encore Réunion de famille. La chaîne publique a décidé de bousculer sa grille de programmation et de lui rendre un dernier hommage avec une émission spéciale mardi prochain à 22h30, en lieu et place du film américain Crimes et pouvoir. De nombreux invités seront présents et témoigneront. A noter que l’émission En Mode Gossip sur NT1 consacrera aussi un sujet à l’animateur dimanche à 16h05.
Depuis hier, les hommages d’animateurs, journalistes et professionnels de l’audiovisuel continuent. Ainsi, Michel Denisot s’est confié au micro de RTL: « On a gardé une relation assez longtemps assez forte de conseils, d’échanges ; on avait une passion forte en commun qui était notre métier. Il avait une capacité unique, il était le plus doué de sa génération, il avait cette élégance d’aborder des sujets difficiles. Il y avait beaucoup d’humanité dans sa technique de travail. C’était un dingue de la perfection et de l’exigence, il avait une sorte du goût de l’extrême dans le travail et c’est ce qui lui a permis de réussir. Je pense qu’il était foncièrement empathique et qu’il avait de la compassion. »
Bruce Toussaint, animateur de la matinale d’Europe 1, explique comment Jean-Luc Delarue a été un modèle pour lui : « J’ai beaucoup, beaucoup visionné les émissions de La Grande Famille quand j’ai repris la tranche du midi sur Canal en 2008. Idem lorsque je suis arrivé à Europe 1 l’an passé. J’ai réécouté attentivement plusieurs matinales qu’il avait animées entre 1992 et 1995. J’ai été frappé par la modernité de ces émissions. C’était il y a vingt ans ! Vif, pertinent, amusant, malin, précis. Avec un sens inouï de la formule. On voulait tous ressembler à Delarue au début des années 1990 ! On parle beaucoup depuis l’annonce de sa mort de ses émissions de témoignages, mais il avait aussi inventé – ou réinventé – le rôle d’anchorman. Il était très journaliste, au fond. »
L’animateur Benjamin Castaldi regrette de ne pas avoir travaillé avec lui : « Je l’ai mal connu, et je nourris un regret : celui de ne pas avoir travaillé avec lui. Il avait un sens inné du rythme télé et de ce que les téléspectateurs réclamaient. Il n’a jamais dégradé ses émissions tout en en faisant un spectacle. Les Américains appellent ça l’infotainment. Delarue l’a inventé en France à la radio et à la télévision. Le PAF lui doit beaucoup. »
Marc-Oliver Fogiel a parlé sur BFMTV de son admiration de sa façon de bosser, de son intensité au travail : « Il a amené une façon de produire, une façon de fabriquer, une façon de travailler la télévision assez différente de ce qui pouvait être fait. Et c’est cela qui peut-être a été assez novateur en télévision. On n’est pas amis, mais on se connaissait depuis longtemps. On s’est vus il y a quatre-cinq mois. Je crois qu’aujourd’hui, c’est le monde de la télévision qui est sous le choc et qui a une réelle émotion parce que c’est un gars chouette, malgré plein de choses. Ce n’était pas un ange, et il ne prétendait pas être un ange. Mais malgré une personnalité contrastée, particulière avec de temps en temps des zones de conflits. A sa disparition, reste la relation intense qu’il pouvait nouer avec les gens. »
« Il s’est battu jusqu’au bout comme le sportif qu’il était, a confié à l’AFP le directeur général de France 2, Jean Réveillon. Il avait su créer un genre nouveau, les émissions qui permettaient aux gens de se raconter. C’était un passeur d’émotions. »
« J’apprécie le respect qu’il montrait pour les personnes qu’il faisait témoigner et son empathie vis-à-vis d’eux. Il traitait tout le monde avec respect et dignité », a commenté la ministre de la Communication Aurélie Filippetti sur iTélé.
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