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Faithfull et Jagger, une liaison presque fatale

Posted on February 20, 2020

Elle fut son premier grand amour, il lui a presque tout appris, y compris la souffrance extrême.

Lorsqu’ils se rencontrent, en 1965 à Chelsea dans une soirée chic et pop, Marianne Faithfull a dix huit ans. Déjà mariée à un galeriste camé et mère d’un petit Nicholas, elle n’est pas folle de Jagger. Lui, en revanche, tombe raide dingue de cette longue silhouette blonde, capeline noire et seins XXL, vêtue d’une chemise d’homme ouverte jusqu’au nombril. Elle a deux tubes derrière elle et une enfance tourmentée. Marianne est la fille unique d’un loufoque professeur de philo (Glynn Faithfull) et d’une baronne autrichienne qui descend en droite ligne de Léopold von Sacher-Masoch (l’auteur de La Vénus à la fourrure). Cerise sur le strudel : sa maman Mitteleuropa, aristo fantasque et déclassée, se prénomme Eva, comme Eva Jagger, la mère de Mick ! Il vénère cette lady désenchantée, sans savoir qu’elle lui préfère Keith Richards, son ténébreux Glimmer twin. Elle cède pourtant, un soir, à Bristol, après une balade romantique sous la pluie. Lorsque Mick a délacé ses bottines, Marianne a cru qu’elle avait un page du Quattrocento à ses pieds. Cette touchante première nuit d’amour, Jagger la transfigurera dans un standard dynamite intitulé : Let’s Spend the Night Together.

Leur love story se déroule donc sur fond de swinging London. Des tops en minijupes Mary Quant ou Ossie Clark, collants acidulés et cuissardes de vinyle noires, assiègent les concerts des Stones. Le photographe David Bailey sort avec Jean Shrimpton, alias « la crevette », et sa sœur, Chrissie, une baby doll à frange brune et faux-cils charbonneux, vit alors avec Mick Jagger. Anita Pallenberg orne son cou de boas multicolores qu’elle et son fiancé, Brian Jones, portent sur des spencers pailletés. On est « hype », on est cool, on est « bi », et les délirantes fringues chinées à Carnaby Street sont unisexes. Au breakfast, avalé vers quatre heures de l’après-midi, on sirote un café noir à la méthédrine liquide. L’héroïne est alors en vente libre dans les pharmacies londoniennes.

A l’époque, Mick est le demi-Dieu de sa génération. Riche, jeune, hypertalentueux, misogyne, iconique, il dirige son groupe à la cravache, prend le thé avec la princesse Margaret, s’apprête à détrôner Bob Dylan et les Beatles. Pour Marianne, il éjecte un jour Chrissie Shrimpton. Bilan : tentative de suicide et dépression nerveuse. Faithfull ne se doute pas que le calvaire de cette « ex » préfigure le sien, comme celui de toutes les femmes – de Bianca à Jerry en passant par la créatrice L’Wren Scott qui vient de se donner la mort – qui croiseront la route de Jagger. Lui ignore qu’elle s’est déjà offert Keith, une nuit au Mayfair Hotel. Au fond, Jagger est un tyran, mi-ange mi-démon, tout entier occupé à la fabrication de son propre mythe. Et l’aristocrate Marianne, mix de nymphe préraphaélite et de Brigitte Bardot dopée au Mandrax, sert son image. Le reste l’indiffère.

Six ans durant, Lucifer et sa groupie déjantée vont défrayer la chronique. Acte fondateur : le procès de Redlands en juin 1967. Mick et Keith comparaissent au tribunal pour possession de drogue. Dans la maison de Keith, dans le Sussex, la police trouve sept jeunes hommes planant au LSD et une seule femme nue : Marianne. Uniquement vêtue d’une peau de bête en vison, elle laisse tomber sa parure sur l’escalier et, telle Vénus, leur déclare : « Voyez, je n’ai rien à cacher », tandis que Keith, hilare, envoie Everybody Must Get Stoned sur le pick-up, histoire d’ambiancer la séance. Le lendemain, les tabloïds expliquent que Mick a été surpris en train de consommer une barre chocolatée Mars placée entre les cuisses de Marianne. Sex, drug and Rock’n Roll : la légende des Stones doit beaucoup à cette affaire, dont ils sortirent blanchis in fine.

Après, c’est l’amour fou version hippie chic. Ils mangent, lisent, picolent, dorment, se dopent dans le lit-paquebot de l’appartement londonien de Mick. Au programme : William Blake, Rimbaud, des précis de magie noire, d’occultisme et des mystiques planants comme Castaneda ou le Zohar. Sur la platine, du blues pur et dur et du R’n’B, Otis Redding, James Brown, Aretha Franklin, Bob Dylan, le prophète des teen-agers et Ravi Shankar, celui des illuminés. Marianne est bien consciente que toutes les filles du monde se damneraient pour un strapontin dans le lit géant de Jagger. Son quotidien de gitane jet set, roulant en Bentley, shoppant sur Bond Street où Mick se ruine en tricycle et jouets de luxe pour Nicholas, semble terriblement enviable. Un séjour à San Remo, une semaine de croisière sur la Riviera, une virée brésilienne, un plan épique à Tanger chez les Getty : voilà la vie de rêve d’une Stones addicte.

C’est le côté cour. Côté jardin, le film Performance de Donald Cammel, où Mick incarne une dangereuse rock star bisexuelle et junkie, signe le début de la descente aux enfers. Enceinte de Jagger, Marianne perd son bébé à six mois de grossesse. Sait-elle que sur le tournage, son amant la trompe avec Anita Pallenberg ? Sûrement pas. Jamais il ne commente leurs brouilles, leurs trahisons, leur malaise. Il avance. « En 1969, j’ai commencé à avoir le sentiment de vivre avec un monstre, écrit Marianne dans son autobiographie*. Un vampire, une personnalité creuse et vorace qui avait constamment besoin de se nourrir de gens, d’idées, d’âmes… »

1969 est une année pathétique, scandée par l’album Let it bleed et son single phare : You Can’t Always Get What You Want. Marianne se shoote de plus en plus. Elle est devenue le personnage de sa chanson Sister Morphine, anorexique, couverte d’eczéma, perpétuellement ivre. Un jour, dans un avion pour Sydney, la groupie en chef avale, pour en finir, quinze comprimés de Tuinal, un somnifère puissant. Après huit jours de coma, elle s’en sort. Mais cette fille est décidément incontrôlable et nuit au mythe du groupe en pleine expansion. Alerté par ses managers, Mick décide donc de congédier son encombrante moitié. Marianne, qui ne sait plus vivre sans les Stones, sombre dans une solitude de clocharde junkie. Elle végète, survit en loques derrière un mur en ruine, dans le quartier de Soho.

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« Miss Nobody », crâne rasé, se fait casser deux incisives et arbore un sourire de sorcière New Age. Un malheur n’arrivant jamais seul, sa mère Eva fait une tentative de suicide à la morphine et elle perd la garde de son fils, Nicholas. Isolée, terrifiée, la nymphette blonde rencontre alors Oliver Musker, un ange gardien qui la dirige vers l’hôpital Bexley pour une solide cure de désintoxication. A l’issue de cette « rehab », Marianne remonte la pente. En juin 1979, elle produit le fabuleux album Broken English, sorte d’antichambre acoustique de la déferlante punk.

Il lui aura donc fallu quinze ans pour se passer des Stones, drogue très dure. « La vie sans Mick, c’était une torture », confesse-t-elle. On la croit. La séduction perverse narcissique, l’effet magnétique de Jagger, comment s’en sevrer ? De temps à autre, elle le croise. Invitée à New York pour le prestigieux Saturday Night Live show, Marianne apprend juste avant d’entrer sur le plateau que Mick est en coulisses. Conséquence : aphonie brutale, l’émotion lui coupe les cordes vocales. La guérison tarde.

Quelque temps plus tard, elle tombe par hasard sur son âme damnée dans un spot de King’s Road. Il la drague, elle succombe. Ils se quittent ensuite sans un mot. Mick souffle admirablement le chaud et le froid. Gentleman, il lui fait livrer un oranger dans sa loge pour sa première de L’Opéra de Quat’ Sous. Sordide, il revend la maison qu’il avait offerte à Eva, le jour où celle-ci décède. Ce type est un cocktail : un tiers miel, un tiers fiel, un tiers mezcal. Le temps passe, les albums à succès s’enchaînent et la Marlène Dietrich punk de soixante-sept ans, est partout reconnue comme rock star à part entière. Mais intérieurement, elle est en miettes. Ses amours ont toujours un goût fade. Lors de sa dernière cure à Minneapolis, des psychotiques et des camés assis en rond devaient répondre à cette question : « Qui êtes-vous ? » Quand est venu son tour, Marianne a toussé deux fois, et, de cette voix rauque, acide et blanche qui la caractérise, elle a lâché : « Eh bien, je réalise aujourd’hui que je ne sais pas du tout, du tout, qui je suis… Et si vous voulez connaître mon histoire, il vaut mieux que vous vous procuriez la dernière biographie des Rolling Stones. Je ne suis qu’un élément, qu’une bribe de leur épopée. Rien de plus. » L’increvable Faithfull se trompe : elle occupe désormais une place de choix dans la mythologie du Rock cramé. Sa nouvelle tournée débute en novembre prochain. Phoenix déplumé, elle plane en solo dans un ciel bleu dur comme ses yeux.

* Faithfull, une vie, de David Dalton.

Crédits photos : Terry O’Neill

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